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Vous vous demandez sans doute comment on obtient un sel aussi beau sur une surface aussi molle et grise que de l’argile dont sont constitués les marais salants de Guérande ?
C’est totalement légitime comme question.
Voici quelques premiers éléments de réponse.
Tout d’abord, il ne faut pas confondre l’argile, le fond des bassins, et la vase, qui s’y dépose.
Voici en images la dernière opération de l’année, la plus difficile, qui consiste à débarrasser les œillets de l’argile qui s’y est déposée pendant l’hiver.
Nous sommes fin mai, et le sel sera là dans 2 jours. On a attendu le dernier moment pour nettoyer, afin que rien ne s’y dépose de nouveau avant de faire du sel.
5h30 :
La pompe tourne déjà depuis une demi heure, ce qui nous laisse le temps d’admirer un magnifique lever de soleil.
5h45 :
Les premiers œillets « montrent leur dos » (on voit le fond, l’eau est presque toute partie).
A noter que cette eau, très riche en sel est relevée vers les réserves, car elle est très riche en sel.
Il n’y a plus qu’à évacuer le reste d’eau, puis racler le fond de l’œillet afin d’en débarrasser la vase.
Celle-ci sera amenée au coin de l’œillet, puis jetée dehors comme une malpropre avec la « cesse »,
Sorte d’écope manuelle :
Voici l’œillet en cours de nettoyage :
Le principe est de le rendre lisse, de façon à ce qu’aucune aspérité ne se détache et vienne avec le sel.
Dernière opération : remettre de l’eau, on dit « dourer » verbe qui proviendrait du breton « dour » qui veut dire eau.
Le dourage doit être précis, sinon les marais ne démarreront pas tout de suite, et on peut vite perdre deux jours de récolte.
Une fois dourés, le fond des marais ressemble à un tableau impressionniste, révélant toutes les nuances d’argile :
Enfin, 9h30, le meilleur moment de la journée !